Borobudur

Caroline & Hughes Dubois

Hughes Dubois, photographe de formation publicitaire, s'est très vite passionné pour la photographie d'objets d'art. En 40 ans de carrière son objectif qui s'est posé sur tant de chefs-d'oeuvre, témoigne d'une profonde connaissance et d'une grande sensibilité avec les Arts Premiers et Classiques. Il collabore avec les Musées et les collectionneurs d'objets d'art à travers le monde. Il a aiguisé son regard en le frottant à des milliers d’oeuvres afin d’en capter l’essentiel. Il s’attache à exprimer ce qui dans l’objet révèle sa singularité, son expression et son émotion. A ce jour, il a réalisé et participé à plus de 180 livres d'art et catalogues d'exposition. Ses photographies sont des oeuvres d'art à part entière et ont été reconnues comme telles grâce à de nombreux prix internationaux, citons entre autres, le Prix International du Livre d'Art Tribal - La médaille d’or de l’ICMA Awards – et le Prix de la Photographie du MGA Book Awards 2014. Son travail plasticien tel que “Le sensible et La force“ a fait l'objet d'une exposition au Musée Royal de l’Afrique Central de Tervuren (Belgique) en 2004 ;  “Formes & Façons“ a été exposé au Musée du val de Bagnes et sur le Barrage de Mauvoisin (Suisse) en 2013, soit en tout une dizaine d’expositions en solo et cinq en groupe (www.hughesdubois.be).

Caroline Dubois a collaboré avec le groupe de Presse Filipacchi pour réaliser les pages mode et beauté du magazine Femme ainsi que des publi-reportages pour Paris Match International. Elle a ensuite créé son agence de communication pour concevoir et organiser des évènements culturels pour des marques ou encore le groupe de presse Lagardère. En parallèle, après avoir peint pendant plus de 10 ans, elle développe maintenant ses projets personnels photographiques notamment avec son travail sur la mémoire fugitive.

Caroline et Hughes Dubois ont créé en 2015 Luna Light Agency pour concevoir et produire des projets photographiques communs, faire de l’édition et organiser des événements culturels. C'est le cas notamment avec Borobudur Under The Full Moon, entreprit pendant plus de quatre ans sur le plus grand temple bouddhique au monde. Leurs photographies font l'objet d'un portfolio en édition limitée avec une sélection de 9 tirages au Platine Palladium, ainsi qu’un livre d’Art et d’une exposition itinérante placée sous le haut patronage de l'UNESCO.

Quelques mots sur notre travail photographique

Suite à une visite touristique à Borobudur, subjugués par la beauté du site, nous avons décidé de nous lancer dans le projet ambitieux d’en photographier les bas-reliefs. Parmi les milliers de reliefs, nous avons commencé par en sélectionner une soixantaine en collaboration avec le Musée National des Arts Asiatiques Guimet à Paris permettant l'identification des scènes importantes. Puis nous avons complété cette sélection selon des critères esthétiques et de qualité de conservation des panneaux pour atteindre un total de 108 photographies, chiffre symbolique bouddhique.

Techniquement, nous avons décidé d'adopter un angle frontal pour éliminer toute perspective. La chambre technique avec son dos numérique devait donc être strictement parallèle au relief. Nous avons utilisé une chambre technique Linhof équipée d'un objectif grand angle Schneider Kreuznach spécialement fabriqué.

Nous avons également décidé de faire nos photographies au “format réel“, cela veut dire que nos “négatifs“ digitaux devaient être exactement de la taille des bas-reliefs pour éviter tout agrandissement au tirage. Ainsi les photos exposées ont la même taille que le relief au pixel prêt. C’est pourquoi nos fichiers numériques ont en moyenne 450 millions de pixels par image. Pour se faire, nous avons dû «assembler» un minimum de six photographies de 80 millions de pixels pour composer l’image finale.

De retour à Borobudur, nous avons été très vite confrontés aux contraintes du site. L'étroitesse des galeries rendait difficile le recul de la caméra pour capter l’entièreté du panneau. De plus, les irrégularités des murs et du sol de ce site ancien compliquaient la mise en place de la caméra pour être complètement parallèle au relief que nous photographions. Aussi, les aberrations optiques et chromatiques inhérentes à la technique photographique et aux conditions de travail, interféraient souvent avec notre objectif de mise en valeur de la sculpture.

Le temps était sans doute notre plus grand défi. Le procédé photographique était tellement complexe que nous ne photographions qu’un ou deux panneaux par nuit, à raison de sessions de quatre à cinq nuits autour de la pleine lune par mois. C’est pourquoi, nous avons passé plus de 110 nuits sur le monument, étalées sur une période de quatre ans ! Dans un sens, de visiteurs photographiques, nous sommes devenus des photographes-pèlerins. De même, avec nos éclairages qui ressemblaient à des stylos de lumière, nous sommes devenus des sculpteurs de lumière, dessinant les reliefs pour augmenter le volume, révéler des détails, souligner les expressions, donner vie à ces scènes sculptées. Nous avons réalisé un total de 108 images.

Selon le point de vue de chacun, c'est un travail d'amour ou d'obsession. C'est notre cadeau à ce grand monument bouddhiste, patrimoine de l’humanité.